Malgré un emploi du temps ne lui laissant pas une seule mi-temps, le Strasbourgeois a réussi un début de saison régulier et prometteur (1). Cette semaine, il profite d’une courte pause entre deux compétitions (2) pour détailler son jonglage quotidien :
«Quelques jours avant de partir pour la coupe du monde à Moscou, je me suis fracturé le nez au court d’un tennis-ballon ! Résultat ? Je pars pour six mois de galère et deux opérations à venir dont une dans trois mois ! Bref, je n’avais pas vraiment besoin de cela…puisqu’il va falloir que j’utilise, cet été, une de mes rares semaines de vacances pour me faire opérer ! Entre mon passionnant boulot au service marketing de la Fédération Française de Football et l’escrime, je n’ai plus une seule minute à moi : je suis au taquet de 7h30 à 23 heures, par monts et par vaux à tour de bras. Et, pour mon plus grand malheur, les journées ne font pas plus de 24 heures !!! Alors, pour m’aider à mieux concilier mon emploi du temps, j’aurai juste besoin d’un sosie ou mieux…d’un clone !!! Je dois, donc, organiser mon temps, au mieux. Comme je ne peux pas faire tout à 100%, je dois compartimenter les séquences au maximum et je ne dois pas rechigner à la tâche même si on me sollicite tard le soir. Je dois –surtout- essayer de tout anticiper afin d’optimiser tous mes créneaux… ,afin de prévenir, à la fois, relativement tôt dans le temps, mes collègues et mon entraîneur. Des gens qui m’entourent, dépend ma réussite au sabre comme au foot. Oui, ils sont la clé de ma réussite ! Ensuite, je dois être très concentré à chaque contact, à chaque prise d’information. Bref, il m’est totalement interdit de rêvasser !!! Mon meilleur ami est devenu le téléphone où je suis pendu toute la journée, où je reçois une cinquantaine d’e.mails par jour. Mon second bureau est ma voiture avec laquelle je peux être, parfois, bloqué, jusqu’à trois heures par jour entre chez moi, la Fédération Française de Foot et l’INSEP. Bref, à ce jour, je ne sais pas encore comment j’ai fait pour ne pas craquer ?!! Mais, dès que je peux, j’observe des plages de repos : je dors ! Et, j’essaye de ne pas trop sacrifier, non plus, ma vie sociale pour, justement, ne pas exploser en vol. D’un autre côté, je ne vais ni me plaindre, ni pleurer. Aujourd’hui, je dois juste apprendre à jongler entre mes deux passions. Je me sens en même temps terriblement chanceux. Et, surtout, je me sens terriblement vivant, à la limite d’avoir deux ou trois vies ! Alors, parfois, j’ai dû mal à déconnecter. Mais, en général, à l’entraînement, une fois le masque enfilé, la déconnection s’opère…et, heureusement !!!».
(1) Vincent a atteint un 8ème de finale à Padoue et un 16ème de finale à Budapest pour terminer, le week-end dernier, 28ème à Moscou où il n’a pas été «particulièrement gêné» par sa fracture au nez+déplacement de la cloison nasale et où il perd en 32èmes de finale contre l’Allemand Nicolas Limbach (13-15), son coéquipier de club.
(2) Le 24 avril, Vincent tirera le quart de finale retour des championnats de France par équipes à Dijon. A l’aller en Alsace, Dijon l’avait emporté 45 à 44 ! Le 30 avril, ce sera la coupe du monde par équipes à Athènes (qualificative pour les J.O. de Londres 2012).