dimanche 27 mars 2011

Vincent jongle avec un sabre et un ballon…

Malgré un emploi du temps ne lui laissant pas une seule mi-temps, le Strasbourgeois a réussi un début de saison régulier et prometteur (1). Cette semaine, il profite d’une courte pause entre deux compétitions (2) pour détailler son jonglage quotidien :

«Quelques jours avant de partir pour la coupe du monde à Moscou, je me suis fracturé le nez au court d’un tennis-ballon ! Résultat ? Je pars pour six mois de galère et deux opérations à venir dont une dans trois mois ! Bref, je n’avais pas vraiment besoin de cela…puisqu’il va falloir que j’utilise, cet été, une de mes rares semaines de vacances pour me faire opérer ! Entre mon passionnant boulot au service marketing de la Fédération Française de Football et l’escrime, je n’ai plus une seule minute à moi : je suis au taquet de 7h30 à 23 heures, par monts et par vaux à tour de bras. Et, pour mon plus grand malheur, les journées ne font pas plus de 24 heures !!! Alors, pour m’aider à mieux concilier mon emploi du temps, j’aurai juste besoin d’un sosie ou mieux…d’un clone !!! Je dois, donc, organiser mon temps, au mieux. Comme je ne peux pas faire tout à 100%, je dois compartimenter les séquences au maximum et je ne dois pas rechigner à la tâche même si on me sollicite tard le soir. Je dois –surtout- essayer de tout anticiper afin d’optimiser tous mes créneaux… ,afin de prévenir, à la fois, relativement tôt dans le temps, mes collègues et mon entraîneur. Des gens qui m’entourent, dépend ma réussite au sabre comme au foot. Oui, ils sont la clé de ma réussite ! Ensuite, je dois être très concentré à chaque contact, à chaque prise d’information. Bref, il m’est totalement interdit de rêvasser !!! Mon meilleur ami est devenu le téléphone où je suis pendu toute la journée, où je reçois une cinquantaine d’e.mails par jour. Mon second bureau est ma voiture avec laquelle je peux être, parfois, bloqué, jusqu’à trois heures par jour entre chez moi, la Fédération Française de Foot et l’INSEP. Bref, à ce jour, je ne sais pas encore comment j’ai fait pour ne pas craquer ?!! Mais, dès que je peux, j’observe des plages de repos : je dors ! Et, j’essaye de ne pas trop sacrifier, non plus, ma vie sociale pour, justement, ne pas exploser en vol. D’un autre côté, je ne vais ni me plaindre, ni pleurer. Aujourd’hui, je dois juste apprendre à jongler entre mes deux passions. Je me sens en même temps terriblement chanceux. Et, surtout, je me sens terriblement vivant, à la limite d’avoir deux ou trois vies ! Alors, parfois, j’ai dû mal à déconnecter. Mais, en général, à l’entraînement, une fois le masque enfilé, la déconnection s’opère…et, heureusement !!!».



(1) Vincent a atteint un 8ème de finale à Padoue et un 16ème de finale à Budapest pour terminer, le week-end dernier, 28ème à Moscou où il n’a pas été «particulièrement gêné» par sa fracture au nez+déplacement de la cloison nasale et où il perd en 32èmes de finale contre l’Allemand Nicolas Limbach (13-15), son coéquipier de club.

(2) Le 24 avril, Vincent tirera le quart de finale retour des championnats de France par équipes à Dijon. A l’aller en Alsace, Dijon l’avait emporté 45 à 44 ! Le 30 avril, ce sera la coupe du monde par équipes à Athènes (qualificative pour les J.O. de Londres 2012).

mardi 8 mars 2011

COUPE DU MONDE…COUPE DU MONDE…COUPE DU MONDE A BUDAPEST, 05 et 06 mars…


VINCENT MONTE EN PUISSANCE…

Après avoir caler en 32ème de finale à Padoue, notre sabreur a atteint les huitièmes de finale à Budapest (*). De bon augure sa 13ème place avant Moscou, dans quinze jours…



«Même si Budapest avait mal commencé parce que nous avons dû poireauter dix heures à l’aéroport de Paris avant de décoller, la compétition a, elle, bien commencé pour moi avec une victoire de belle manière contre l'Ukrainien Boiko sur le score de 15 à 9 (après avoir mené, 9 à 0 !). D’entrée, sur ce match piège, face à un adversaire coriace que je rencontrais pour la première fois en individuel, je sors un gros match. Ainsi, j’aborde confiant, gonflé à bloc, les 32èmes de finale contre un jeune Allemand (15-9) avant de rencontrer un adversaire d'une tout autre pointure, le biélorusse Buikevich. Grand, gaucher, champion d’Europe il y a 3 ans, le 16ème de finale s'annonçait corsé. Là, encore, j’ai été devant tout le temps, j’ai sorti un match référence, solide et bien gérer. En 8èmes, je tombe contre le Roumain Rares Dumitrescu, le futur vainqueur de l’épreuve, vice-champion du monde en individuel et champion du monde par équipes en 2009. Je fais deux ou trois erreurs techniques, je manque, sans doute, un peu de fraîcheur laissée en 16èmes. Même si j’aurais, sans doute, pu l’accrocher un peu plus, je perds sur le score de 15 à 10. A l’arrivée, je suis content de mon tournoi. Oui, petit à petit, je monte en puissance. Toutefois, je ne veux pas m’enflammer, je veux garder les pieds sur terre parce que tout ce joue à des petits rien dans un contexte vraiment très dense. Je suis, aussi, soulagé de voir que mon travail paye, à la hauteur de mon investissement. Ainsi, je prouve et je me prouve aussi que je peux le faire. A Budapest, j’ai éprouvé, à la fois, du plaisir et de la hargne. J’étais presque dans une bulle : celle que j’aime, celle qui me porte, celle qui me transcende, celle que j’éprouve lors des championnats de France par équipes, celle que je veux retrouver au plus haut niveau. Je ne crie pas victoire. Mais, Dieu que cette double bouffée d’oxygène, que ce soit le podium de Julien Pillet et trois Français dont moi en 8èmes, que cette bouffée fait un bien fou !».

(*) En finale le Roumain Rares Dumitrescu bat l’Alsacien Julien Pillet sur le score serré de 15 à 14.